Cie Les Lendemains de la Veille...
80 rue de Belleville, 75020 PARIS
Tel : 01 42 45 58 34
Compagnie : leslendemains@noos.fr
Administration : admi.leslendemains@noos.fr
En adaptant le monologue de l'Australien Daniel Keene pour des marionnettes, Alexandre Haslé pose la question de la transmission de la mémoire.
A une époque où les images de déportations et de génocides, qu'elles soient d'archive ou d'actualité, sont abondantes, on peut en effet s'interroger : quelles traces nous ont marqués ? Quelles traces laisserons-nous ? Et quelle est leur valeur ?
Alors que le texte évoque la disparition des individus et des objets qui auraient pu contribuer à leur souvenir, le spectacle leur redonne vie... le temps de la représentation.
Y a-t-il un espace plus approprié que la scène pour susciter l'expérience de l'éphémère et la conscience de ce qui doit se perpétuer ?
C'est autour de cette question paradoxale que s'est construite toute la mise en scène : ainsi donc des lumières qui oscillent, dans le même espace, entre présent (le présent du récit) et passé (les souvenirs).
Chaque séquence, chaque marionnette, se voit attribuée des repères qui permettent de glisser subtilement d'une époque à l'autre. Ce sont autant de codes visuels qui, à l'image de la mémoire mouvante et insaisissable, doivent par leur harmonie et leur fluidité imprégner l'inconscient du spectateur.
L'esthétique particulière de cet univers est baignée dans son ensemble d'une ambiance onirique. Un halo lumineux et compact, presque laiteux, traversé de faisceaux tranchants qui révèlent par intermittence les allées et venues, trouble la vision en jouant avec les zones d'ombre.
Trouble équivalent à celui du spectateur qui croit vivre par procuration les souvenirs d'une vieille femme : se rend-il compte que tout cela n'est possible que par la force de son propre imaginaire ?
Mis à jour le 14 juin 2007